Valletti a appelé sa pièce « L’utopie fatigue les escargots », puis elle est devenue « L’utopie nous casse les coquilles », et enfin « Fatigues & Limaçons ».
Nous qui la travaillons, rêvons dessus, la malaxons depuis plusieurs mois, avons hésité...
Quel titre allons-nous choisir ? On aime bien qu’il y ait le mot « utopie » : comment peut-on parler d’utopie, ou plutôt des utopies ?
Qu'est-ce qui nous permet de continuer à vivre tous ensemble en imaginant que tout ira de mieux en mieux, alors qu'en définitive nous disparaîtrons inéluctablement les uns après les autres ?
En cinq fêtes, cinq tableaux, des personnages cheminent sur la crête de la vie, entre recherche du plaisir et angoisse de la mort.
Leur langage aussi est « à côté », donc poétique : la langue de Valletti détourne les images convenues pour en tirer des sentences singulières. Ces personnages sont étonnants, touchants, joueurs, bons vivants et pourtant si démunis.